Prévenir le coronavirus dans le camp de réfugiés au Bangladesh

Pour les Rohingyas qui vivent dans les camps de réfugiés au sud du Bangladesh, la vie était déjà un combat de tous les instants – même en l’absence du corona. Récemment, des premiers cas de COVID-19 ont été signalés au sein des camps surpeuplés. Une véritable catastrophe humanitaire s’annonce. Sur place, l’EPER a fourni un travail de prévention conséquent pour préparer au mieux les camps à la pandémie.

Dans le cadre d’un projet d’aide d’urgence au Bangladesh, l’EPER et l’OMS aident les centres médicaux des camps de réfugiés rohingyas à surmonter au mieux la crise sanitaire actuelle. Contrairement à d’autres pays, le Bangladesh a été en grande partie épargné par la deuxième vague d’infections. Il n’est toutefois pas exclu qu’elle arrive plus tard. L’EPER met tout en œuvre pour protéger au mieux les personnes réfugiées dans les camps et la population locale du virus et leur offre un soutien. Depuis plus d’un an, des formations WASH FIT – amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène– sont dispensées dans les établissements de santé et hôpitaux des camps de réfugiés. Destinées au personnel médical et soignant, elles visent à renforcer les normes en la matière et à réduire le risque d’infection.

Les bénéficiaires apprennent à mettre et à enlever correctement leurs vêtements de protection. L’OMS avait en effet constaté que deux tiers du personnel médical ne le faisaient pas comme il faut.

L’EPER leur montre aussi comment respecter les normes WASH étape par étape. Il faut par exemple s’assurer qu’il y a suffisamment de savon et de dispositifs pour se laver les mains et que les déchets et les eaux usées sont évacués comme il faut.

L’organisation a mis des infrastructures d’hygiène nécessaires de toute urgence à disposition des centres médicaux publics : installations destinées à l’élimination des déchets, lave-linge et lavabos avec eau courante. Elle a également aidé 177 centres médicaux au sein des camps rohingyas et 262 dans les villages voisins à optimiser l’approvisionnement en eau, les infrastructures sanitaires et les processus d’élimination des eaux usées et des déchets médicaux.

L’hôpital public d’Ukhia Upazila est l’un des bénéficiaires du projet. Il dispose de 50 lits, traite environ 200 patient.e.s par jour et compte 62 collaboratrices et collaborateurs, dont 20 médecins. L’EPER y a formé 14 personnes clés. Parmi elles, le Dr Asaduzzaman Khan, qui voit clairement les bénéfices du projet : « Cela fait plus d’un an que nous appliquons les normes WASH, et les résultats sautent aux yeux. L’eau potable et le savon sont accessibles à tout moment et le système d’évacuation des déchets est bien meilleur qu’avant. Grâce à cette formation, la sécurité en matière de prévention des infections a été considérablement renforcée. »

Pandémie de corona : la faim et la précarité en hausse

La population locale vivant à proximité des camps n’a pas été épargnée par le déclin de l’économie. La situation était déjà très tendue, car les Rohingyas, qui cherchaient aussi du travail, ont soumis les travailleurs journaliers locaux à une forte concurrence, entraînant ainsi une chute de leurs revenus. Selon le Programme Alimentaire Mondial, 72% des ménages avaient suffisamment de denrées alimentaires en 2019. Suite à la pandémie et à l’effondrement du marché du travail, ils n’étaient plus que 43% à manger à leur faim en 2020. La crise économique liée à la situation sanitaire est une véritable catastrophe pour la population locale. Aussi, l’EPER donne de l’argent en espèces à 1100 familles dont les revenus ont fortement baissé, afin qu’elles puissent s’en sortir pendant cette période difficile.

Du travail pour les familles

L’EPER a embauché des personnes issues de 350 foyers particulièrement précarisés pour une durée de dix jours, afin de réparer les routes et chemins non goudronnés, qui sont en très mauvais état. Ces travaux sont effectués sans machines chères et permettent aux travailleuses et travailleurs journaliers, notamment sous-employés, de dégager des revenus essentiels. Comme les personnes travaillent en plein air, les distances sociales peuvent être respectées sans problème.

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