Nataliia Zalishchuk
Nataliia Zalishchuk a quitté Kiev le 25 février 2022, soit un jour après le début de la guerre. Elle a trouvé refuge dans l’ouest de l’Ukraine avec son fils de six ans. De là, elle a organisé la poursuite de son voyage vers la Suisse, où elle avait vécu quatre ans avec ses parents lorsqu’elle était enfant.
Nataliia Zalishchuk est arrivée en Suisse avec sa mère et son fils le 9 avril 2022. Grâce à ses bonnes connaissances en allemand, elle a rapidement trouvé un emploi d’assistante de bureau. Elle a travaillé à 100 % pratiquement dès le premier jour. Après quelques mois chez une mère d’accueil, elle a pu emménager dans son propre appartement. On pourrait penser qu’elle est un modèle de réussite.
Pourtant, « les deux premières années ont été très difficiles, se souvient Nataliia Zalishchuk. Je fonctionnais en mode automatique : je travaillais, je mangeais, je dormais. Je n’avais presque plus de temps pour mon fils. Tout était nouveau : le travail, le système scolaire, les autorités. J’étais dépassée. Parfois, la vie me semblait dénuée de sens. » Aujourd’hui encore, la vie sociale, les ami·e·s, les contacts lui manquent. « Se construire un environnement social prend du temps. Je travaille et j’ai peu de temps libre », regrette-t-elle. En outre, Nataliia Zalishchuk craint en permanence pour la vie de son mari, qui ne peut pas quitter l’Ukraine. Pourtant, elle s’éloigne aussi de lui : « Nous avons du mal à comprendre les défis auxquels nous sommes confrontés l’un et l’autre. »
Selon Nataliia Zalishchuk, le statut de protection S ne facilite pas les choses : « Il est un éternel peut-être. On ne sait jamais combien de temps durera la vie que l’on se construit en Suisse. Dois-je acheter de meilleurs meubles avec mon salaire pour me sentir mieux dans mon appartement ? Dois-je aller boire un verre avec des connaissances ? Ou vaut-il mieux que je mette de l’argent de côté ? Il se peut que mon fils et moi devions bientôt rentrer dans un pays ravagé par la guerre. »
Dans le cadre d’une démarche auprès de la commune, Nataliia Zalishchuk est tombée sur un flyer de l’EPER qui a attiré son attention. Le projet pilote « Stammtisch » cherchait des personnes migrantes ou réfugiées pour participer à des rencontres régulières dans un restaurant de Wettingen (AG). L’objectif était de partager leurs expériences et de développer ensemble des idées pour améliorer leur bien-être et leur intégration dans la société suisse.
Malgré son temps libre limité, Nataliia Zalishchuk est très engagée dans le projet Stammtisch. « C’est exactement ce que je cherchais, confie-t-elle. Je voulais rencontrer de nouvelles personnes. Et je voulais pouvoir raconter le chemin que j’ai parcouru et les difficultés que j’ai rencontrées en tant que femme active réfugiée. Nous sommes aussi des êtres humains. Nous avons aussi besoin de sécurité, de fiabilité et d’un environnement social. Ce serait bien que l’État soutienne davantage les réfugié·e·s qui travaillent, qu’il reconnaisse leur engagement et qu’il leur offre une certaine sécurité. »
Nataliia Zalishchuk participe au projet pilote « Stammtisch » du Siège d’Argovie/Soleure de l’EPER.
« J’ai eu un parcours difficile. Sans soutien, je n’y serais pas arrivée. C’est grâce à mon fils, ma mère, ma mère d’accueil, mes collègues de travail, les personnes qui nous ont donné des affaires et celles qui se sont montrées compréhensives que j’ai trouvé la force de continuer. »
Nataliia Zalishchuk
Nous croyons en Nataliia Zalishchuk parce qu’elle raconte, sans accuser personne, ce que cela implique de vivre et de travailler en Suisse en tant que femme réfugiée avec le statut S.
Nataliia Zalishchuk a quitté Kiev le 25 février 2022, soit un jour après le début de la guerre. Elle a trouvé refuge dans l’ouest de l’Ukraine avec son fils de six ans. De là, elle a organisé la poursuite de son voyage vers la Suisse, où elle avait vécu quatre ans avec ses parents lorsqu’elle était enfant.
Nataliia Zalishchuk est arrivée en Suisse avec sa mère et son fils le 9 avril 2022. Grâce à ses bonnes connaissances en allemand, elle a rapidement trouvé un emploi d’assistante de bureau. Elle a travaillé à 100 % pratiquement dès le premier jour. Après quelques mois chez une mère d’accueil, elle a pu emménager dans son propre appartement. On pourrait penser qu’elle est un modèle de réussite.
Pourtant, « les deux premières années ont été très difficiles, se souvient Nataliia Zalishchuk. Je fonctionnais en mode automatique : je travaillais, je mangeais, je dormais. Je n’avais presque plus de temps pour mon fils. Tout était nouveau : le travail, le système scolaire, les autorités. J’étais dépassée. Parfois, la vie me semblait dénuée de sens. » Aujourd’hui encore, la vie sociale, les ami·e·s, les contacts lui manquent. « Se construire un environnement social prend du temps. Je travaille et j’ai peu de temps libre », regrette-t-elle. En outre, Nataliia Zalishchuk craint en permanence pour la vie de son mari, qui ne peut pas quitter l’Ukraine. Pourtant, elle s’éloigne aussi de lui : « Nous avons du mal à comprendre les défis auxquels nous sommes confrontés l’un et l’autre. »
« J’ai eu un parcours difficile. Sans soutien, je n’y serais pas arrivée. C’est grâce à mon fils, ma mère, ma mère d’accueil, mes collègues de travail, les personnes qui nous ont donné des affaires et celles qui se sont montrées compréhensives que j’ai trouvé la force de continuer. »
Selon Nataliia Zalishchuk, le statut de protection S ne facilite pas les choses : « Il est un éternel peut-être. On ne sait jamais combien de temps durera la vie que l’on se construit en Suisse. Dois-je acheter de meilleurs meubles avec mon salaire pour me sentir mieux dans mon appartement ? Dois-je aller boire un verre avec des connaissances ? Ou vaut-il mieux que je mette de l’argent de côté ? Il se peut que mon fils et moi devions bientôt rentrer dans un pays ravagé par la guerre. »
Dans le cadre d’une démarche auprès de la commune, Nataliia Zalishchuk est tombée sur un flyer de l’EPER qui a attiré son attention. Le projet pilote « Stammtisch » cherchait des personnes migrantes ou réfugiées pour participer à des rencontres régulières dans un restaurant de Wettingen (AG). L’objectif était de partager leurs expériences et de développer ensemble des idées pour améliorer leur bien-être et leur intégration dans la société suisse.
Malgré son temps libre limité, Nataliia Zalishchuk est très engagée dans le projet Stammtisch. « C’est exactement ce que je cherchais, confie-t-elle. Je voulais rencontrer de nouvelles personnes. Et je voulais pouvoir raconter le chemin que j’ai parcouru et les difficultés que j’ai rencontrées en tant que femme active réfugiée. Nous sommes aussi des êtres humains. Nous avons aussi besoin de sécurité, de fiabilité et d’un environnement social. Ce serait bien que l’État soutienne davantage les réfugié·e·s qui travaillent, qu’il reconnaisse leur engagement et qu’il leur offre une certaine sécurité. »
Nataliia Zalishchuk participe au projet pilote « Stammtisch » du Siège d’Argovie/Soleure de l’EPER.
