Tsega Tesfazghi

Le mari de Tsega Tesfazghi est mort il y a 44 ans durant la guerre en Érythrée.  Elle a donc élevé seule son fils. Ce n’était pas facile. Il y a 14 ans, elle a fui avec son fils, sa belle-fille et leur bébé pour se réfugier en Suisse. Seuls certains vêtements, comme la robe qu’elle porte sur la photo, ou la bague qu’elle ne parvient plus à enlever témoignent encore de sa vie d’avant.

Tsega Tesfazghi ne dit rien d’autre de la période qui a précédé son arrivée en Suisse. Pour elle, c’est le présent qui compte. Aujourd’hui, elle est ici. C’est ce qui compte. Elle est à la fois présente, attentive, réservée et fière. Elle habite dans un petit appartement, rend régulièrement visite à la famille de son fils et un peu moins souvent à ces deux nièces, qui vivent aussi en Suisse. En sa présence, on constate des contradictions surprenantes : de la force qui se transforme, un instant plus tard, en incertitude, de l’autonomie mais aussi une certaine dépendance, de la réserve et de la présence. Tsega Tesfazghi parle peu allemand, mais elle sait parfaitement communiquer grâce à des gestes et des mimiques. Elle sait très bien se faire comprendre et elle comprend beaucoup de choses.

Avant, Tsega Tesfazghi emmenait son petit-fils dans les Nouveaux Jardins de l'EPER. On entendait régulièrement celui-ci l’appeler : « Adej, Adej, regarde ! » (« Grand-mère, grand-mère, regarde ! ») Ensemble, ils riaient, cherchaient des vers de terre et des escargots, jouaient à la balle et discutaient avec les autres participant·e·s. Tsega Tesfazghi affirme que ces rencontres ont joué, et jouent encore, un rôle majeur dans son intégration.

Puis, une petite fille est venue s’ajouter à la famille de son fils. Tsega Tesfazghi l’a aussi amenée au jardin pour qu’elle y fasse ses découvertes. Elle a offert un monde meilleur à ses petits-enfants. Aujourd’hui, Tsega Tesfazghi a 70 ans. Ses petits-enfants sont devenus des adolescent·e·s, qui ont trouvé leur voie à tous points de vue. Mais leur grand-mère reste importante pour eux.

Tsega Tesfazghi continue d’entretenir son jardin et de montrer aux jeunes participant·e·s ce qui peut être planté, et quand. Sa parcelle sort du lot. On voit qu’elle est bien entretenue. Les plantes la remercient. Pourtant, jardiner est devenu un effort : cela la fatigue de prendre le train pour se rendre à Aarau, de travailler tout l’après-midi, puis de faire le trajet en sens inverse. Elle envisage donc de renoncer à son jardin.

Pour Tsega Tesfazghi, la foi est importante. Elle y trouve un soutien, une communauté, de l’assurance. Elle porte toujours son foulard blanc traditionnel. Ce dernier fait partie d’elle et témoigne de son respect pour Dieu. Quant à la bordure colorée, elle montre son individualité et sa fierté noble et vraie.

Tsega Tesfazghi participe depuis des années au programme EPER Nouveaux Jardins Argovie/Soleure. Aujourd’hui, elle y travaille comme bénévole et facilite l’accès d’autres Érythréen·ne·s à ces jardins.
« Au jardin, nous rions beaucoup. C’est l’un des endroits où je me sens totalement intégrée. »

Tsega Tesfazghi

Nous croyons en Tsega Tesfazghi parce que sa présence est un cadeau.

Le mari de Tsega Tesfazghi est mort il y a 44 ans durant la guerre en Érythrée. Elle a donc élevé seule son fils. Ce n’était pas facile. Il y a 14 ans, elle a fui avec son fils, sa belle-fille et leur bébé pour se réfugier en Suisse. Seuls certains vêtements, comme la robe qu’elle porte sur la photo, ou la bague qu’elle ne parvient plus à enlever témoignent encore de sa vie d’avant.

Tsega Tesfazghi ne dit rien d’autre de la période qui a précédé son arrivée en Suisse. Pour elle, c’est le présent qui compte. Aujourd’hui, elle est ici. C’est ce qui compte. Elle est à la fois présente, attentive, réservée et fière. Elle habite dans un petit appartement, rend régulièrement visite à la famille de son fils et un peu moins souvent à ces deux nièces, qui vivent aussi en Suisse. En sa présence, on constate des contradictions surprenantes : de la force qui se transforme, un instant plus tard, en incertitude, de l’autonomie mais aussi une certaine dépendance, de la réserve et de la présence. Tsega Tesfazghi parle peu allemand, mais elle sait parfaitement communiquer grâce à des gestes et des mimiques. Elle sait très bien se faire comprendre et elle comprend beaucoup de choses.

Avant, Tsega Tesfazghi emmenait son petit-fils dans les Nouveaux Jardins de l'EPER. On entendait régulièrement celui-ci l’appeler : « Adej, Adej, regarde ! » (« Grand-mère, grand-mère, regarde ! ») Ensemble, ils riaient, cherchaient des vers de terre et des escargots, jouaient à la balle et discutaient avec les autres participant·e·s. Tsega Tesfazghi affirme que ces rencontres ont joué, et jouent encore, un rôle majeur dans son intégration.

« Au jardin, nous rions beaucoup. C’est l’un des endroits où je me sens totalement intégrée. »

Puis, une petite fille est venue s’ajouter à la famille de son fils. Tsega Tesfazghi l’a aussi amenée au jardin pour qu’elle y fasse ses découvertes. Elle a offert un monde meilleur à ses petits-enfants. Aujourd’hui, Tsega Tesfazghi a 70 ans. Ses petits-enfants sont devenus des adolescent·e·s, qui ont trouvé leur voie à tous points de vue. Mais leur grand-mère reste importante pour eux.

Tsega Tesfazghi continue d’entretenir son jardin et de montrer aux jeunes participant·e·s ce qui peut être planté, et quand. Sa parcelle sort du lot. On voit qu’elle est bien entretenue. Les plantes la remercient. Pourtant, jardiner est devenu un effort : cela la fatigue de prendre le train pour se rendre à Aarau, de travailler tout l’après-midi, puis de faire le trajet en sens inverse. Elle envisage donc de renoncer à son jardin.

Pour Tsega Tesfazghi, la foi est importante. Elle y trouve un soutien, une communauté, de l’assurance. Elle porte toujours son foulard blanc traditionnel. Ce dernier fait partie d’elle et témoigne de son respect pour Dieu. Quant à la bordure colorée, elle montre son individualité et sa fierté noble et vraie.

Tsega Tesfazghi participe depuis des années au programme EPER Nouveaux Jardins Argovie/Soleure. Aujourd’hui, elle y travaille comme bénévole et facilite l’accès d’autres Érythréen·ne·s à ces jardins.